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métriqueLégende

ANSÉÑEMANS DE NÔMAÇE

PÙR LÈS FI$ES A MARIÉR.

S'ÈC'est belle chose, et chaste de corps, et franche demeurer,T BÉLE ÇÔZ', é çaste de kôrs, é françe demörér,
[f° 19 v°]
Fi£Fille et pucelle : et se plaire toujours de désirs tout repurgés !£' é pusèl' : é se plère tùjùrs de dezirs tùrepurjés !
SanSans porter çà et là dans son gros ventre le fardeau, portér saélaÿ dans son grôs vantre le fardeô,
SanSans trembler de la peur du travail de gésine lamenteux. tanblér de la pör du trava£ de jezìþne lamantös.
5
MèsMais des femmes fluettes avoir comme reine le haut lieu, dès faÿmes flùètes avør kome réine le hôt liö,
L'öL'oeil radieux de son âme jetant dessur un vivre bien net :£ radiös de son a^me jetant desur un vivre bién nèt :
Ù lOù le pudique mariage se fait : où du couple des espritse pudik mariaje se fèt : ù du kùple dez éspris
ParPar tout divins discours mille pensers naissent pour enfants. tùdivins diskùrs mile pansérs nèsset pùr anfans.
Ôr Or si du vivre commun te prenait désireuse volonté,si du vivre komun te prenøt deziröze vùlonté,
10
Moi, comme bien le sachant paravant, mon avis je te donnerai,, kome bién le saçant paravant, mon avis je te donrè,
PùrPour d'un coeur résolu ce douteux passage traverser. d'un kör rézolu se dùtös passaÿje travèrsér.
TOTon mari soit celui-là, que te voudront choisir et baillerN MARI søt selila, ke te vùdront çûzir é ba££ér
TèsTes père et mère. S'il est sage et bon, le bon heur loge chez toi : pér' é mère. S'il èt saj' é bon, le bon ör loje çés tø :
MèsMais si tout autre il était, il te faut par force le souffrir. si tùt ôtr' il étøt, i te fôt par forse le sùfrir.
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ÔrOr sage et bon t'échéant, obéir dois en ce qu'il voudra. saj' é bon t'éçéant, obéìår døs an se ki vùdra.
An En différend ne vivez. Sois-lui gracieuse tout partout :diférant ne vivés. sø-lui grasiöze tùpartùt :
MèsMais là plus qu'ailleurs, où lui verras prendre quelque ennui. laã plus k'a££örs, ù li vèras prandre kék' annui.
KarCar du mari fâché, l'amiable femme est le réconfort. du marìþ fa^çé, l'amiable faÂm' èt le rékonfort.
LèsLaisse-lui tout le dehors : tout le fait de dehors que mener sait :se-li tùt le dehors : tùle fèt de dehors ke menér sèt :
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Soit ton soin le ménage : et la garde et le guet de la maison.t ton sûin le ménaj' : é la gard' é le gèt de la mèzon.
PoPoint n'enquête de lui de tout tant qu'aux femmes n'appartientéint n'ankète de lui de tùtant k'ôs fames n'apartiént
Point de savoir. Mais quand il voudrait t'en faire du conseil,int de savør. Mès kant i vùdrøt t'an fère du konsè£,
AprApprouve tôt sa parole : et réponds tard en tout avec luiùve tôt sa parôl' : é répon tard antùt avèk lui
KonConsidérant : et rien ne promets ni commande qui soit faitsidérant : é rien ne promè ni komande ki søt fèt
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ParPar ton avis ou vouloir. Bonne fin tel affaire ne prendrait. ton avis ù vùlør. Bone fin tél afère ne prandrøt.
SoSon mari seul à la sage suffit : et jamais ne la verran mari söl aã la saje sufìît : é jamès ne la vèra
[f° 20 r°]
ÔtrAutre second, dépouillée comme c'est qu'elle nue se couche au lit.e segond, dépù£é' kome s'èt k'éle nu^ se kùç' ô lit.
ANEndure quand quelque fou tu aurais : c'est force le souffrir.DURE Kand kéke fù tu arøs : s'èt forse le sùfrir.
BiéBien qu'il te fâche, souvent qu'il foliera, faut le supporter.n k'i te fa^çe, sùvant k'i fo£ìîra, fôt le suportér.
30
TèzTes ennuis cacheras dans ton coeur : et ne raconteras annuis kaçeras dan ton kör : é ne rakontras
A tÀ tout chacun ce qu'il fait. Ni à tes père et mère ne dis tout.ùçékun se k'i fèt. Ni aã tès pér' é mère ne di tùt.
MèsMais toi seule, s'il faut, l'admonesteras bien et de moyen. tø söle, s'i fôt, l'amonètras bién é demûién.
Un Un mot injurieux transporter peut l'homme avisé :môt injuriös transportér pöt l'om' avizé :
MèzMais une douce parole souvent l'homme fou ramener peut. uÂne dùse parôle sùvant l'ome fù ramenér pöt.
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Ôr Or s'il était mauvais par ceux qu'il fréquente débauchés,s'il étøt môvès par sös k'i frékante débôçés,
A lÀ l'encontre de lui ne feras nulle noise, mon enfant :ankontre de lui ne feras nule nøze, mon Anfant :
MèsMais à propos tu feras émouvoir la querelle par entre eux. apropôs tu feras émùvør la kerèle parantr' ös.
S'èC'est le chemin plus court et meilleur pour rompre l'amitiét le çemin plus kùrt é mi£ör pùr ronpre l'amitié
PèrPernicieuse : et de faire qu'il soit sans plus ami des bonsnisiöz' : é de fère k'i søt sanplus amìÁ dès Bons
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KonConsidérés. Qui ferait d'un fou son ami, le sachant tel ?sidérés. ki ferøt d'un fù son ami, le saçant tèl ?
PuPuis comme à ton cher époux, et d'amour vrai montre-lui semblant.is kom' aã ton çér épùs, é d'amùr vrè montre-li sanblant.
TonTon mari voie, et connaisse tout cler que tu aimes ses enfants mari vøi', é konøsse tùklèr ke tu éimes sez anfans
BiéBien et de coeur. Car lui ne saurait tel être, qu'il n'aimâtn é dekör. Kar lui ne sarøt tèl ètre, k'i n'éima^t
Voir ton amour : ni que tes bonnes moeurs il ne sache remarquer.r ton amùr : ni ke tès bones mörs i ne saÿçe remarkér.
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JaGente pucelle entends ce qu'il faut que tu gardes tout encore :nte pusèl' antan se ki fôt ke tu gardes tùt ankôr :
Toi, ni riarde ne sois, ni ne sois pas chagrine par trop., ni riarde ne sø, ni ne sø pas çagrine partrop.
SanSans rien faire ne sois. Mais aie toujours besogne en main. rién fère ne sø. mès aìîeæ tùjùrs bezoñ' an méin.
Ôs Aux servantes ne sois rude par trop, ni bonne par trop.sèrvantes ne sø rude partrôp, nìþ bone partrôp.
KarCar les maîtres plus doux du dommage reçoivent volontiers : lès mètres pluÂdùs du domaje resøvet vùlontiérs :
50
DèsDes craintifs se feront obéir d'audace commandant. kréintìîs se feront obéìår d'ôdasse komandans.
L'L'accointance refuse des étrangères, que d'ailleursaÿkûintanse refu^ze dez étranjiéres, ke da££örs
Ô vAu vrai n'aies connu quelles sont leurs oeuvres et leurs moeurs.rè n'aies konu kéles sont lörz övrez é lö' mörs.
DaDans ta demeure entrer quelque vieille méchante ne lairras :n ta demör' antrér kéke vié£e méçante ne lèras :
ViéVieilles d'assez d'hommes ont renversé les bonnes maisons.£es d'asés d'omez ont ranvèrsé lès bones mèzons.
55
É Et ne t'accoste jamais d'une femme indiscrète à parler :ne t'akoste jamès d'uÂne faÿm' indiskrét' aã parlér :
Un Un parler vicieux bonnes moeurs d'une femme corrompra.parlér visiös bones mörs d'une faÿme koronpra.
PoPoint ne t'affole de l'or : et ta gorge ne pare de carcanséint ne t'afôle de l'ôr : é ta gorje ne paÿre de karkans
D'uD'un rouge-jaune hyacinthe, et ne porte du jaspe qui est vert.n rùjejôn' ìåasint', é ne porte du jaspe ki èt vèrd.
S'èC'est de la poudre que l'or et que l'argent : pierres et cailloux,t de la pùdre ke l'ôr é ke l'arjant : Pièrrez é ka££ùs,
[f° 20 v°]
60
LèsLes joyaux précieux, de la mer aux grèves amassés : jûiôs présiös, de la mèr ôs grèvez amassés :
É lEt la plupart sont pris aux bords des fleuves, jetés-là.a plupart sont pris ôs bors dès flöves, jetés-la.
Voire le sang d'une écaille de mer cette écarlate rendit :re le sang d'uÂn' éka^le de mèr sét' ékarlate randit :
DonDont fait gloire le sot. Mais toi, belle vierge, ne fais cast fèt gløre le sôt. Mès tø, Béle viérje, ne fè kas
DèsDes vanités des habits. Ni dedans le miroir te regardant vanités dez abis. Ni dedans le mirør te regardant
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Point de ta proprette main curieuse ne farde ta beauté.int de ta prôpréte méin kuriöze ne farde ta beôté.
É dEt de diverse façon ton poil ne rattife ragencé :e divèrse fason ton pøl ne ratìþfe rajansé :
Ni Ni de tes yeux au regard affaité la paupière ne noircis.de tez iös oã regard afété la popiére ne nørsi.
DiöDieu créateur à la femme n'a point fait manque sa beauté : kréatör aã la fame n'a pûint fèt manke sa beôté :
K'aQu'encore il faille par art d'ailleurs leur personne accoutrer.nkor i fa^£e par art d'a££örs lö pèrson' akùtrér.
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MèsMais comme à quelque homme accort t'en iras-tu, pucelle, te montrer, kom'aã kèlk' om' akôrt t'an iras-tu, Pusèle, te montrér,
Toi, qui de fard journel ton teint, qui se passe, repeindras ?, ki de fard jùrnèl ton téint, ki se passe, repéindras ?
ÔtrAutre une fois, et tout autre soudain, et tout autre il te verra,' uÂneføs, é tùtôtre sùdéin, é tùtôtr' i te vèra,
Toi une même, qui dois en plusieurs formes te montrer. uÂne mème, ki døs an plusiörs formes te montrér.
FIN.
Mètre : Dactylique. Tous les vers sont des hexamètres.

Variantes et remarques :
v. 3 : dans, vantre, les n sont suscrits.
v. 41 : sanblant, le second n est suscrit.
v. 47 : coquille probable : més.
v. 53 : coquille : né lèras.
v. 70 : montrér, l'n est suscrit.